Laurence avait 51 ans lorsqu’elle est venue me consulter.
Jeune, elle devait déjà faire face aux prémices de la constipation : à la maison, ça allait, même si elle sautait parfois un jour, mais ça coinçait rapidement lorsqu’elle allait dormir chez une copine ou s’il y avait un changement d’habitude.
Cependant, elle s’en accommodait tant bien que mal.
Malheureusement, la constipation chronique s’est peu à peu installée au fil des années. Avec des épisodes de constipation plus longs, ou qui arrivaient vraiment au mauvais moment.
Laurence a commencé à appréhender de plus en plus à faire des sorties.
Est-ce que le week-end entre copines à la montagne va bien se passer ?
Combien y a-t-il de toilettes, si j’en monopolise un ?
Si j’ai des gaz et des crampes tout le week-end est ce que ça sert que j’y aille ?
Comment est-ce que je vais rentrer dans mes vêtements si j’ai le ventre tout gonflé comme une femme enceinte ?
Est-ce que je ne devrais pas tout simplement annuler ?
Elle oscillait entre la colère de devoir gérer son quotidien en fonction de son transit et le désespoir de trouver une solution qui dure.
Bien sûr, elle n’est pas restée les bras ballants à attendre que ça se passe.
Elle est allée voir son médecin qui lui a prescrit des médicaments, elle a parlé à de nombreux pharmaciens qui lui ont donné des compléments.
Elle y a passé une fortune, mais quel choix avait-elle ?
D’ailleurs certains médicaments étaient très efficaces.
Mais parfois les effets secondaires étaient tout aussi éprouvants. Et Laurence ne se voyait pas être dépendante de médicaments toute sa vie.
D’autant plus qu’elle avait remarqué que son corps s’habituait à leur prise et devenait encore plus « paresseux ».
Sa famille aussi avait dû s’adapter pour que ça se passe au mieux pour elle.
Ils la soutenaient mais parfois, cela les empêchait de profiter pleinement de leur vie.
Et cela minait le moral de Laurence de devoir infliger des limites et des contraintes à sa famille.